Aujourd'hui, je ne sais pas comment vous expliquer mes sentiments quant au décès de mon fils ERIC. Parti le 3 MAI 2004 suite à un accident mortel de la route à cause d'un camion à l'âge de 22 ans.
Nous avions passé ensemble un dimanche agréable chez lui. Je promenais son fils BRYAN, âgé de 6 mois à l'époque, avec sa concubine.
Mes fils Olivier et Eric ainsi que mon mari faisaient une partie de pétanque. Eric était très joyeux comme à son habitude et plus encore car pour la première fois, il avait battu son père d'un point.
Ensuite, avec son frère, avec qui il était très proche, il a fait une bagarre dans la pelouse, et nous avons tous bien rigolé.
Le lundi, éric devait emmener sa voiture au garage pour un contrôle et il avait loué une autre véhicule afin de se déplacer et aller travailler. Il avait demandé à son père de venir le chercher chez lui le matin pour se rendre au garage. Il était très impatient de pouvoir conduire une autre voiture que son opel astra que nous détestons depuis 2004.
La chose qu'il ne nous avait pas dite, c'est qu'il travaillait le soir même mais que cela faisait 3 semaines que les ouvriers demandaient une augmentation et donc ne travaillait plus les dimanches soir. Il travaillait de nuit dans une usine en heures "SUP" tous les dimanches.Nous l'avons supplié de ne pas y aller mais il n'a rien voulu entendre car comme il disait " j'ai besoin de calliasses".
A l'heure de partir, nous lui avons recommandé de faire bien attention, car nous savions que quand il était seul, il roulait un peu vite comme beaucoup de jeunes.
Je lui ai dit "chéri, surtout ne roule pas vite même si tu es un peu en retard car ce n'est que des heures "sup". Il m'a répondu "mam, comme d'hab" avec un grand sourire.
Il a dit à son père "à demain matin "pa", tu ne m'oublies pas pour la voiture. Mon mari lui a répondu "bien sûr que non" puis il est parti avec un grand "au revoir à demain" et il a embrassé sa concubine.
Nous devions rester le soir manger avec elle, mais comme notre jeune fils travaillait le lendemain (à l'époque il avait 17 ans et était apprenti peintre aux compagnons du devoir), nous avons décidé de partir.
Sur le chemin au village voisin à DOUCHY (45), juste où alain Delon a une propriété (et où s'est produit plusieurs accidents très graves et mortels), nous sommes tombés sur un accident.
Mon sang n'a fait qu'un tour.J'ai tout de suite demandé de quelle voiture il s'agissait car mon intuition me disait qu'il s'agissait de mon fils, et je ne m'était pas trompée.
Mon mari a eu mal au coeur car il est cardiaque. Les pompiers sont venus le voir pour le calmer. Moi, j'étais ailleurs et mon fils olivier aussi car c'est lui qui a vu son frère dans la voiture. Nous étions complètement perdus.
Alors les gendarmes nous ont renvoyé chez notre fils pour avertir sa concubine, et nous avons dû attendre des heures dans l'angoisse. J'ai prévenu sa soeur et mes parents.
Je savais déjà au fond de mon coeur qu'il était trop tard, que nous ne reverrions pas notre fils vivant. Et j'ai prié malgré tout jusqu'à la fin.(maintenant, je ne crois plus en dieu, s'il existait il ne m'aurait pas pris mon fils bien-aimé).
Pourtant, le médecin de l'hôpital, nous a dit qu'il avait beaucoup lutté. Eric était sportif, ne fumait pas et en très bonne santé. Lorsqu'on nous a annoncé qu'il était décédé, nous avons hurlé et pleuré. Je me tapais la tête contre le mur et je voulais aller le rejoindre (j'ai essayé à plusieurs reprises et je sais que je le referais peut-être). Mon mari m'a pris dans ses bras et nous avons pleuré ensemble avec olivier dans nos bras aussi. Nous avions perdu notre "RAYON DE SOLEIL".
Ce qui a été très douloureux pour moi, c'est que je suis "donneuses d'organes" et que je n'ai pas pu donné ceux de mon fils car il a fait une hémorragie interne.
Notre fils est parti à 00h30 du matin, après notre arrivée à l'hôpital, comme s'il nous attendait, et cela j'en suis sûre. Il nous disait toujours qu'il n'avait pas peur de la mort, l'ayant rencontrée à plusieurs reprises, car il a été ENGAGE TROIS ANS dans l'armée au "3ème RPIMA de CARCASSONNE" et MEDAILLE pour la BOSNIE et le KOSOVO.
C'est aux enfants d'enterrer leurs parents et non le contraire. Nos coeurs saignent, et nous attendons le jour où nous pourrons le rejoindre, et enfin avoir un repos bien mérité auprès de lui. (nous serons incinérés et nos urnes près de lui) 
